Éléments de contexte
L’histoire de MIGNALOUX-BEAUVOIR résulte de la fusion des deux communes en 1798 dont le « trait d’union » est symbolisé par les deux axes routiers (RN 147 et RN 151, devenue RD 951) qui « obligent » à penser son organisation en séparant et reliant ses aménagements.
Comme tous les bourgs et villages de France, au fil des années, l’activité économique et l’urbanisation se sont développées le long de ces axes pour ensuite tenter d’en « dévier » les nuisances au plus loin des zones d’habitat et d’aménagement des cadres de vie (RN 147 18700 véhicules /jour, RD 951 13000 véhicules/jour).
Le développement du « tout voiture et transport routier » crée ainsi des points de congestions de trafic dont ceux de l’entrée-Est de Poitiers (rond-point du CHU-147-, campus-951- et voie MALRAUX, dite pénétrante desservant la nouvelle cité judiciaire).
La question d’une « déviation dite de Mignaloux-Beauvoir » remonte déjà à 1952. Un premier « carrefour » en 2006 a été raté, malgré un tracé (Nord N1) retenu par le Ministère des transports, dont le financement a été consacré à d’autres fins. En 2019, retenir un scénario sur le seul critère du coût ne résoudrait pas le problème de congestions et de nuisances de toutes sortes, et n’apporterait aucune amélioration au cadre de vie de Mignaloux-Beauvoir.
Le « barreau » routier Poitiers-Limoges est l’un des derniers « chaînons manquants » de l’infrastructure routière Ouest-Est ; il répond à la nécessité de relier NANTES/POITIERS/LIMOGES/LYON ou TOULOUSE. De plus, la RN 147 étant jusqu’à Bellac un élément de la RCEA (Route Centre Europe Atlantique), la solution retenue doit être à la hauteur de cette ambition : une vraie déviation et pas du « low cost ».
La position de DÉCAPE
Aujourd’hui nous est proposé une opportunité de dissocier le trafic routier local du trafic de transit interrégional et international, qu’il s’agit de ne pas rater à nouveau, afin de permettre de développer localement des mobilités douces.
Dans ce sens il est inacceptable que des scénarios (1,2,5) puissent déstructurer définitivement la commune de Mignaloux-Beauvoir, interdisant irrémédiablement tout développement de son centre de vie au nord de la RN147. La commune ne pourrait plus jamais développer de projet d’aménagement équilibré et cohérent à partir de ses cœurs de ville que sont la place des Alisiers (poumon économique), la place de l’Église (cœur géographique) et le logis de la Cigogne (centre historique).
Le territoire de la commune aurait à jamais pour fonction principale d’être un gros échangeur routier de l’agglomération, passant de « ville à la campagne » à « bison sacrifié » de Grand Poitiers !
Déjà, aux heures de pointe, les flots de véhicules de la RD 951 et de la RN 147 s’agglomèrent aux points d’entrées de Poitiers et innervent (grâce à nos « amis » Waze, Tom-tom…) toutes les routes communales pouvant servir de délestage. Les conditions de vie le long de ces routes se dégradent fortement (bruit, pollution, danger routier). Il devient même très difficile à certaines heures de sortir de son domicile.
Comment peut-on sérieusement envisager les scénarios DREAL 1,2,5 quand on a pris conscience des conséquences concrètes très néfastes à l’égard des habitants, du patrimoine historique classé et de l’environnement ?
Comment est-il possible de proposer une potentielle « troisième saignée » (scénario 5, dit déviation nord courte) se « faufilant dans un trou de souris(*) » entre le golf, la route de la plaine, la route des Bruères, le logis de la Cigogne, la vallée des Touches, l’Allée Verte et la route des Sachères, détruisant définitivement la commune et son « poumon vert » (bois de la Palauderie) et faisant fi du périmètre de protection du patrimoine historique communal. (*) citation DREAL
Les scénarios 1,2,5 sont en complète contradiction avec le SCOT, défi n°9 du projet de territoire « apaisé » et « sécurisé » de Grand Poitiers qui affirme
développer et valoriser des pôles intermédiaires et centres bourgs, dans un souci d’équilibre et de cohérence du territoire.
(page 53 du projet édité en septembre 2018)
Parmi les sept objectifs présentés par la DREAL lors des réunions publiques, nous avons relevé « le respect des enjeux humains et environnementaux » et « l’amélioration du cadre de vie pour les riverains ». Comment croire que ces scénarios (1,2,5) puissent répondre à ces objectifs ? Il faut rassembler la population de notre commune et non la diviser en deux, comme avant la Révolution !
Mignaloux-Beauvoir ne doit pas devenir la seule commune de France où une déviation se ferait sur place, en centre-bourg !
NON aux « saignées » routières 1,2,5 !
NON à la destruction du cadre de vie !
OUI à un développement communal harmonieux !
OUI à la sauvegarde de notre Patrimoine historique et environnemental !
OUI à la préservation du poumon vert !
OUI, soyons la « porte » des déplacements doux vers le premier pôle d’emploi de la Vienne (CHU, Université) !
OUI à une solution au service des êtres humains.