Enquête publique : exprimez-vous

Comme nous l’annoncions dans un précédent article, l’enquête publique complémentaire portant sur le projet industriel d’installation de plusieurs milliers de panneaux photovoltaïques, associé à un élevage de bovins, porté par la société Valeco, a débuté ce 25 juin 2025 et sera clôturée le 10 juillet 2025 à 17h.

Les documents 2025 concernant ce projet viennent d’être mis en ligne par la Préfecture. Ils sont consultables et téléchargeables au bout du lien suivant.

Nous n’avons que quelques jours pour nous exprimer, n’attendons pas.

Plus bas dans cet article, afin de répondre aux nombreuses demandes qui nous ont été formulées, vous trouverez des informations pratiques pour déposer votre avis :

Presque rien n’a évolué dans le dossier présenté en 2025 par Valeco, depuis celui de 2023. Les poulets ont disparu, remplacés par des bovins.

Nous avons proposé à la société Valeco de les rencontrer pour établir un dialogue permettant de mieux comprendre les évolutions de ce dossier. Mais Valeco, « tape en touche » pour ne pas nous rencontrer, en insistant sur le fait qu’in fine, leur dossier n’avait pas vraiment changé depuis 2023. Voici leurs mots dans un récent courriel :


Je vous propose de revenir vers vous en début de semaine prochaine pour convenir d’une date ultérieure qui pourrait convenir.
L’enquête publique complémentaire aura donc déjà commencé, mais il n’y a pas d’autres alternatives en l’état.
Pour précision, il n’y a pas de nouveaux éléments dans le dossier, il est identique à celui que nous avons présenté lors de l’enquête publique complémentaire.
Je reviens vers vous dès que j’aurai de nouvelles informations et vous souhaite une bonne journée.

Curieuse réponse car dans ce cas, pourquoi y a-t-il une enquête publique complémentaire ?

De nombreux autres projets agrivoltaïques pour le département de la Vienne sont à l’étude et provoquent d’importantes réactions d’opposition. Par exemple, à Valdivienne, une pétition a été ouverte, que vous pouvez signer pour soutenir les habitants impactés.

Comment déposer une contribution dans le cadre de l’enquête publique complémentaire, à propos du dossier Valeco  ?


Les contributions, peuvent être constituées de textes manuscrits ou dactylographiés, de photos, vidéos, de plans…

Plusieurs modalités pratiques permettent de déposer des contributions. Elles sont précisées dans l’avis d’enquête publique. Chacun pourra, au choix :

  • consigner ses contributions/observations sur le registre papier détenu en mairie ;
  • adresser, ses contributions/observations par écrit, au commissaire enquêteur, Madame Marie-Hélène AUDEBERT, en mairie de Mignaloux-Beauvoir. Horaires de ses permanences précisés dans l’avis d’enquête publique ;
  • faire parvenir ses observations et propositions par lettre adressée pendant toute la durée de l’enquête au commissaire-enquêteur à la mairie de Mignaloux-Beauvoir, siège de l’enquête, 268 route de la gare – 86550 Mignaloux-Beauvoir ;
  • faire parvenir ses observations et propositions sur l’adresse électronique suivante : pref-enquetes-publiques@vienne.gouv.fr.

et cela avant le 10 juillet 2025 à 17h.

Il est préférable d’avoir 10 contributions d’une phrase, déposées par 10 personnes différentes, qu’une contribution de 10 phrases déposée par une seule personne.

Le nombre de personnes ayant déposé une contribution est essentiel, tout autant que le nombre de contributions déposées.

Les personnes ne résidant pas dans la commune peuvent également déposer des contributions dans le cadre de cette enquête publique.

Quelques suggestions, non exhaustives, de thèmes sur lesquels chacun peut en quelques mots simples s’opposer au projet agrivoltaïque de Valeco avec bovins.

Indépendamment des aspects techniques du dossier, que chacun peut analyser, il est possible simplement de déposer une contribution sur des valeurs et principes formulés en une phrase, par exemple :

« Je m’oppose au dossier Valeco avec bovins, sur la zone de la Plaine à Mignaloux-Beauvoir, car je ne veux pas voir disparaitre les terres agricoles nourricières cultivées. »

« Je m’oppose à ce dossier Valeco avec bovins, sur la zone de la Plaine à Mignaloux-Beauvoir, car il détruit durablement des terres agricoles, impacte l’environnement et la biodiversité, et porte atteinte aux paysages. »

«Je m’oppose à ce dossier  Valeco avec bovins, sur la zone de la Plaine à Mignaloux-Beauvoir, car il est trop proche de plusieurs maisons habitées et porte atteinte au cadre de vie de la population. »

« Je m’oppose à ce dossier Valeco avec bovins, sur la zone de la Plaine à Mignaloux-Beauvoir, car il génère une spéculation foncière sur les terres agricoles, empêchant le développement de nouvelles activités agricoles et l’installation de jeunes agriculteurs. »

Quelques autres thèmes pouvant constituer des contributions.

 La quasi-totalité des arguments environnementaux, techniques, fonciers, économiques… utilisés dans les contributions déposées sur le site de la Préfecture en 2023 pour s’opposer à ce même dossier dans sa version avicole de l’époque, sont toujours utilisables pour s’opposer à la version bovine de 2025.

Il est important de les reprendre à nouveau, en les actualisant si nécessaire, et de les déposer en contributions, dans le cadre l’actuelle consultation publique complémentaire 2025.

Les arguments de fond pour s’opposer à de tels dossiers, demeurent toujours les mêmes :

Oui aux énergies renouvelables, mais pas au détriment des terres agricoles nourricières cultivées. Les terres du dossier Valeco de La Plaine étaient plantées en maïs en septembre / octobre 2024.

Quelle agriculture voulons nous pour notre pays ?

Sur de tels projets, le volet agricole sert de simple alibi, pour créer une activité industrielle de production d’électricité. En effet, le chiffre d’affaire annuel de Valeco sur un tel projet, en revendant l’énergie produite, sera de plusieurs millions d’Euros / an, alors que l’activité agricole d’élevage de bovins génèrera un chiffre d’affaire de seulement quelques milliers d’Euros / an. Le volet industriel de production d’électricité est largement dominant, ce qui n’est pas dans l’esprit de la réglementation portant sur l’agrivoltaïsme. Alors qu’initialement, la production agrivoltaïque devait seulement constituer un complément de revenus pour les agriculteurs, aujourd’hui, c’est le monde industriel qui s’est emparé de cette manne financière.

De plus, l’activité agricole n’a aucune obligation de pérennité dans les projets agrivoltaïques. Elle sert bien souvent d’alibi lors de la création initiale du dossier, et si elle venait à disparaitre, les infrastructures de production d’électricité photovoltaïques resteraient tout de même en place et en fonctionnement, pour une durée contractuelle de 30 à 40 ans.

Pourquoi autoriser la création de telles infrastructures agrivoltaïques, alors que la France est sur équipée en outils de production d’électricité ? Les analyses de nombreux experts démontrent qu’à certaines périodes de la journée, les producteurs d’électricité photovoltaïques (et éoliens) ne peuvent revendre leur électricité aux transporteurs d’électricité tels RTE, car les consommations d’électricité des français sont plus faibles que la quantité d’électricité produite.